Par Thierry Quéré

Et si la nuit était bien plus qu’un moment de la journée ?
Et si, dans ce mot si simple, se cachait une porte vers l’invisible, un chemin initiatique reliant les profondeurs de l’être à l’infini cosmique ?.

Illustration Thierry Quéré

Qu’est-ce que la nuit ?

Dans plusieurs langues européennes, le mot « nuit » semble formé d’un « N » suivi d’un mot évoquant le chiffre 8 :

  • Night (n + eight),
  • Nacht (n + acht),
  • Noche (n + ocho),
  • Notte (n + otto),
  • Nuit (n + huit)…

Ce curieux agencement révèle une symbolique puissante.

La lettre N – Noun, gardienne des profondeurs 

Noun est la quatorzième des 22 lettres de l’alphabet hébraïque. Elle correspond au nu grec, et à la lettre N de notre alphabet. Dans la tradition hébraïque, elle est associée au poisson, à l’eau, et à tout ce qui est caché sous la surface.
Elle évoque :

  • les profondeurs de l’inconscient,
  • les mystères du psychisme humain,
  • la vie intérieure féminine et lunaire,
  • la connaissance oubliée qui remonte à la surface comme une étincelle d’éveil.

Plonger dans la nuit, c’est plonger en soi. C’est s’aventurer dans ces zones d’ombre que nous portons tous, pour y retrouver un sens, une lumière enfouie.
Noun nous enseigne que la transformation intérieure passe par la descente : comme le poisson qui émerge des abysses, l’être humain doit descendre dans ses propres ténèbres pour en faire jaillir une compréhension nouvelle de lui-même… et du monde.

Le 8 – Symbole de l’infini

Le chiffre 8, quant à lui, est le symbole de l’infini. Couché, il devient la lemniscate, le signe d’une réalité qui dépasse le temps, l’espace et les formes limitées. Le 8 nous parle d’éternité, de cycles, de réintégration dans le Tout.
Dans le mot nuit, le 8 vient après le Noun. Comme si, après la descente dans les profondeurs, venait l’union avec l’infini.
La nuit serait donc ce moment sacré où le moi se dissout dans le grand mystère, où la conscience peut se reconnecter au tout, en silence.

Nuit : un mot, un rite de passage

La nuit n’est pas une fin, elle est un passage.
Elle est le lieu :

  • du rêve et de la vision,
  • de l’introspection et du dépouillement,
  • de la dissolution de l’ego,
  • du contact avec le mystère.

Dans la nuit, nous nous retirons du monde visible pour plonger dans l’invisible. Et à celui qui ose regarder en face l’obscurité, la nuit peut offrir des clés, des compréhensions, des réconciliations.

Nuit : N + 8, la rencontre du profond et de l’infini

Ainsi, en unissant la lettre N (les profondeurs) au chiffre 8 (l’infini), le mot « nuit » devient un symbole de réconciliation intérieure. Une invitation à explorer le mystère de soi, pour mieux s’ouvrir à l’universel.
Comme une noce cosmique, la nuit unit les contraires : le bas et le haut, l’ombre et la lumière, le moi et le Tout.
Et si chaque nuit, avant de dormir, nous faisions de ce mot un rite secret ? Une plongée douce dans notre silence intérieur, pour écouter, dans l’obscurité, le chant discret de l’infini.

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