Par Thierry Quéré
Je suis une sirène oiseau, une créature mythique dont l’apparence est moitié femme, moitié oiseau. Vous m’avez certainement rencontrée mais vous n’avez pas fait le rapprochement avec mes cousines les sirènes d’eau. Vous m’avez peut-être crue sphinx. Très drôle! Vous aviez tout faux!
Jusqu’à la ceinture je suis femme ou plutôt jeune fille séduisante, en dessous, je suis volatile prête à m’envoler. Souvent, pour vous mettre sur la voie, je porte un instrument de musique. C’est un code que je mets si volontiers à votre disposition depuis des longs siècles. Rappelez-vous, je charme les marins avec ma voix et mes chants. Les maîtres d’œuvre des églises romanes ont marqué par ma présence sur un chapiteau que la clé énergétique de l’église passe par le chant. Il suffit de chanter une note depuis le narthex en remontant la nef pour voir s’ouvrir devant vous les portes énergétiques du Temple. Chaque fois que la note se modifiera, vous aurez passé l’une d’elles. Fascinant n’est-ce pas? Alors essayez…
Comme mes sœurs des mers, j’incarnais aussi la dualité de la nature humaine. Mon apparence féminine symbolisait la beauté et l’attrait du monde matériel, tandis que mes ailes d’oiseau rappelaient l’aspiration de l’âme à s’élever vers le spirituel et le divin. Cette dualité servait de mise en garde contre les pièges de la vanité et de l’orgueil, tout en soulignant la quête perpétuelle de l’équilibre entre le corps et l’esprit.
En somme, dans l’art médiéval, je représentais une sorte de réflexion sur les conflits intérieurs de l’homme et ses aspirations les plus profondes. Ainsi, cher lecteur, lorsque vous croiserez une sirène oiseau dans une fresque ou une sculpture médiévale, souvenez-vous de ce message intemporel : l’équilibre entre les désirs terrestres et les aspirations célestes.
Pour les petits curieux
Vous trouverez la sirène oiseau à :
- Église St. Pierre de Melle
- Abbaye de Charlieu