Par Thierry Quéré

Je suis la Vouivre, une créature légendaire surgie des profondeurs, à la croisée des mondes réels et invisibles. Mon essence est imprégnée de mystère et de puissance, tissée dans les fils des mythes et des contes, transmis de génération en génération. Vous entendrez parler de moi à travers les sculptures des bâtisseurs de cathédrales, les gravures des traités d’alchimie, les enluminures des moines du Moyen Âge, ainsi que dans les manuscrits anciens et les traditions populaires.

Je trouve souvent repos enroulée sur moi-même au fond des puits ou dans les grottes, toujours à proximité des sources et des fleuves. Dans les paysages vallonnés et le long des rivières murmurantes, c’est là que vous me trouverez, en mouvement, glissant avec grâce et majesté. Mon corps serpentiforme ondule, scintillant de mille écailles sous la douce lumière de la lune. Sur mon front repose l’escarboucle, tantôt diamant, tantôt rubis, tantôt grenat noble, symbole du troisième œil de la connaissance.

Enluminure, création Thierry Quéré
Extrait d’un ouvrage du moyen âge

Je suis bien plus qu’une simple créature mythique ; je suis l’énergie de la terre, cette force tellurique qui anime tout être vivant issu de la Terre (minéral, végétal, animal et humain). Les récits me décrivent souvent comme une gardienne farouche, prête à défendre mes domaines contre les intrus avec une férocité inégalée. Mais je suis aussi une muse, inspirant les poètes et les artistes dans leur quête de beauté et d’inspiration.

Ma nature est multiple, à la fois redoutable et bienveillante, mystérieuse et fascinante. Certains me voient comme un présage de malheur, un signe de danger imminent, tandis que d’autres me vénèrent comme une divinité bienfaisante, une source de protection et de guidance.

Au fil des siècles, mon image a évolué, se fondant dans les cultures et les mythologies du monde entier. Je suis la gardienne des trésors des Celtes, la protectrice des eaux dans la tradition française, et l’incarnation de la sagesse dans les légendes germaniques. Mon essence transcende les frontières et les époques, demeurant immortelle dans l’imaginaire collectif de l’humanité.

La conscience du cordon ombilical qui nous relie sera votre premier pas vers votre évolution spirituelle. La re-connaissance par toutes les fibres de votre corps de cette énergie première sans laquelle rien ne peut vivre. Ainsi, je vous invite à contempler mon existence avec respect et émerveillement, car je suis bien plus qu’une simple créature mythique ; je suis la Vouivre, symbole universel de l’énergie tellurique, témoin silencieux des énigmes de l’univers. Je vous invite à serpenter le long de mon échine en pleine conscience de ma réalité, comme un pèlerin aidé de son bourdon, rythmant sa marche tout en m’apprivoisant, captant puis maîtrisant l’énergie universelle que je transporte par monts et par vaux. Mais pour ma transformation, j’ai besoin d’une fécondation solaire. Saurez-vous la trouver?

Base d’un pilier, cathédrale de Strasbourg (67)

Pour les petits curieux

Un livre à conseiller : La vouivre, un symbole universel de Kintia Appavou et Régir R. Mougeot, éditions La table d’Émeraude. Vous trouverez la vouivre représentée à :

  • La cathédrale de Strasbourg, les vouivres cosmiques occupent la moitié orientale de l’édifice. Les plus importantes en taille prennent naissance dans les angles des chapelles Ste Catherine et St Laurent.
  • Église de Lencloître, Poitou sur un chapiteau avec une tête de dragon
  • Église St Pierre, Chauvigny (Vienne) sur un chapiteau une vouivre dévorante
  • Église de Lencloître (Poitou) Dragon ailé à queue de serpent sur un chapiteau
  • Et à bien d’autres endroits !
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